Du 16 au 19 novembre 2021, Francfort était une fois de plus le centre mondial des technologies de fabrication avancées acueillant la septième édition de Formnext. Plus de 600 exposants de 36 pays ont attiré 17 859 visiteurs de 76 nationalités dans les halls 11, 12 et 12.1 de la Frankfurt Messe, occupant quelque 30 000 mètres carrés. [1]
La crise sanitaire actuelle a ralenti l'énorme croissance de l'événement, avec des chiffres similaires à ceux de 2017, et très éloignés de ceux de 2019, la dernière organisée en personne, puisqu'en 2020, elle s'est tenue virtuellement. [2]
Toutefois, Formnext prévoit de poursuivre sa croissance. Ses événements de 2022 pour le continent asiatique (Rosmould en Russie, et les forums de Tokyo et Shanghai) sont accompagnés d'une feuille de route pour l'expansion du salon aux États-Unis, qui culminera avec un événement propre en avril 2025 à Chicago.[3]
Intégration dans la production et le contrôle de la qualité
La fabrication additive n'est plus une technologie dédiée qu'au marché des prototypes et s'oriente vers la production directe. Dans les technologies plastiques et métalliques, nous constatons un engagement clair pour offrir des pièces fonctionnelles, en série et avec des garanties en termes de propriétés mécaniques.
La SLS 380 récemment introduit par 3D Systems en est un bon exemple. Afin de garantir la stabilité thermique, la machine intègre une caméra infrarouge à haute résolution qui surveille la température du processus avec 100 000 images par seconde. La correction continue de ce paramètre critique garantit la répétabilité, quels que soient la production et l'emplacement de la pièce. [4]
Toujours dans le domaine du plastique, mais à base de résine avec un projecteur DLP, Stratasys présente en Europe sa technologie Programmable PhotoPolymerization (P3) . L'amélioration proposée par le constructeur israélien consiste à contrôler l'impression de chaque couche, en régulant en temps réel des valeurs telles que, par exemple, la poussée ou la force de décollage vers le bac de fabrication. [5]
Avec l'Origin One, Stratasys est en concurrence avec d'autres machines similaires, comme la Carbon ou la Figure 4 chez 3D Systems.
Origin One de Stratasys Figure 4 de 3D Systems
En métal, nous avons découvert la série RenAM 500 de Renishaw. Polyvalente grâce à la possibilité d'intégrer un ou quatre lasers et flexible, comme l'indique le suffixe de sa dernière innovation, la RenAM 500 Flex, qui facilite et simplifie le changement de matériau à utiliser.
En plus, gràce à sa vaste connaissance du secteur de la mesure, elle dispose d'un système complet de contrôle de l'impression (laser, ajout de poudre ou fusion), qui peut être analysé dans son logiciel InifiniAM.[6]
"Les industries réglementées telles que le secteur médical ou l'aérospatiale exigent un contrôle absolu des processus pour l'assurance qualité."
Jan Šolc, Product Manager chez Renishaw
Automatisation
Pour fournir des pièces à l'échelle de la production, la simplification des processus est essentielle. C'est pourquoi de nombreux fabricants incluent des solutions d'automatisation. Nexa3D, en plus d'intégrer 4 lasers pour offrir des vitesses élevées (jusqu'à 8 l/heure) dans son QLS350, propose de l'installer dans l'usine du futur où les machines fonctionnent de manière semi-autonome.[7]
"Grâce à notre collaboration avec Siemens, la chambre de fabrication est équipée de commandes PLC pour être fonctionnelle dans l'industrie 4.0"
Kuba Graczyk, Head of Business SLS chez Nexa3D
En matière d'automatisation, on ne peut pas oublier Additive Industries. A Formnext, l'entreprise d'Eindhoven a présenté la deuxième génération de sa série MetalFab, le modèle G2, avec lequel elle insiste sur l'idée d'industrialiser au maximum le processus de fabrication additive métallique en proposant une machine qui pourrait bien être un atelier en soi même. [8]
La taille compte
Un autre domaine dans lequel l'impression 3D se développe est la fabrication de grandes pièces unitaires. La société néerlandaise CEAD propose une tête d'extrusion guidée par un bras robotique pour imprimer des matériaux composites et thermoplastiques. Le matériau, sous forme de granulés, peut être facilement usiné et recyclé. Les tailles de buse comprises entre 2 et 20 mm permettent d'atteindre des taux de déposition allant jusqu'à 84 kg/h.[9]
"Notre propre stand est fabriqué en cette technologie, et après l'événement, nous pouvons recycler le matériel et le réutiliser."
Michiel Jacobi, Customer Support Engineer chez CEAD Group
Mais c'est sans doute la société néerlandaise MX3D qui s'est distinguée cette année dans la production de pièces à grande échelle. Elle présente au salon sa première machine commerciale, la M1, en technologie WAAM. Connus pour des projets tels que le pont d'Amsterdam ou "Elevate", l'ascenseur pour Schindler, on peut dire qu'ils ont mis la fabrication additive dans les espaces publiques.[10]
Recherche et développement pour de nouvelles applications et processus
Les centres technologiques sont bien sûr présents à l'événement allemand. Outre l'Institut Fraunhofer, qui joue le rôle de prophète en son pays, il existe d'autres centres plus modestes mais pas moins importants.
Depuis Barcelone, récemment demenagés dans la Zona Franca, nous avons parlé avec I AM 3D HUB, l'initiative du centre Leitat qui vise à aider les entreprises à intégrer la fabrication additive dans leurs processus. Des partenaires tels que HP, Renishaw ou Materialise, entre autres, ont déposé leur technologie pour qu'elle soit utilisée dans ces tâches d'innovation.[11]
"Nous fournissons des équipements de fabrication et du personnel qualifié pour permettre aux entreprises de développer de nouveaux produits de manière compétitive."
Òscar Alonso, Additive Manufacturing Area Manager chez Leitat
Se concentrant davantage sur la recherche, notamment sur la technologie de dépôt par énergie directe (DED), Addimadour est basée dans le sud de la France. Lancé en 2017 par l'ESTIA (École Supérieure des Technologies Industrielles Avancées), le site de Bayonne dispose de capacités LMD-P (Laser Metal Deposition Powder), LMD-W (Laser Metal Deposition Wire), WAAM (Wire Arc Additive Manufacturing) et SLM (Selective Laser Melting), ainsi que d'un laboratoire d'analyse métallographique.[12]
"Les technologies DED n'ont pas encore atteint le niveau de maturité d'autres procédés de FA, il y a donc beaucoup de travail à faire dans plusieurs lignes de recherche"
Valentin Peigne, Ingénieur Chercheur chez Addimadour
Beaucoup plus à Formnext
Bien sûr, cet article n'est qu'un instantané de ce qui était exposé à Francfort, mais il tente de transmettre l'idée que la fabrication additive est toujours en plein essor et a même créé des marchés qui étaient auparavant hors de portée. Au rythme où il va, il est impossible de l'arrêter.
Conflit d’intérêts
L’auteur déclare qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts et qu’aucune organisation n’a été citée à des fins commerciales et/ou publicitaires.
RÉFÉRENCES
Image de couverture via Formnext
[1] Donnés Formnext 2021 via Formnext: communiqué de presse 19/11/2021
[2] Données ancien salons via: Formnext Facts & Figures
[3] Ligne temporaire: communiqué de presse 18/11/2021
[7] Nexa3D QLS350
[8] Communiqué de presse d'Additive Industries MetalFabG2. 16/11/2021
[9] Capacités techniques des équipements CEAD
[10] Metal M1 System MX3D
[11] I AM 3D HUB
[12] Addimadour
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