Les événements, les foires et les congrès sont de retour et sont là pour rester. C'est une très bonne nouvelle car ils sont importants à la fois pour prendre la température du secteur et voir ses évolutions, mais aussi pour servir de moteur à l'innovation et aux échanges entre professionnels du secteur. 3D Print s'est tenu du 5 au 7 avril 2022 à Lyon à l'occasion du FIP (France Innovation Plasturgie), un événement biennal dédié à l'industrie des plastiques et des composites, bien établi depuis des années. [1], [2]
Première visite à une foire qui rappelle beaucoup le format Addit3D de Bilbao [3], distributeurs et prestataires de services nationaux et grands fabricants présents, pas toujours avec les machines sur place. Il est moins industriel et plus orienté vers le local dans une zone qui peut être visitée en une journée. En bref, l'antithèse des grands événements tels que Formnext [4].
Dans ce billet, nous allons nous pencher sur les grandes lignes de la septième édition de l'événement : la présence massive de solutions de bureau à travers les distributeurs français, l'offre discrète en métal au niveau des machines industrielles et une proposition intéressante de réutilisation des matériaux pour la fabrication additive. Une vision plus large de l'événement peut être trouvée dans un article intéressant de 3D Printing Media Network. [5]
Présence majoritaire d'équipements de bureau
Les fournisseurs de services ont constaté depuis longtemps que ce n'est pas la concurrence classique qui peut nuire à leurs ventes, mais leurs propres clients. L'offre vaste et accessible d'équipements semi-industriels signifie qu'aujourd'hui il y a des utilisateurs de la fabrication additive des sociétés qui étaient auparavant de simples acheteurs de pièces auprès de tiers.
On peut constater à Lyon qu'une nouvelle niche a été créée, s'éloignant de l'approche plus purement industrielle. La progression est également claire : il y a d'abord eu la FDM, puis celles basées sur la photopolymérisation de la résine, et maintenant on peut trouver des équipements SLS ou même en matériau métallique adapté à un environnement de bureau.
Il ne fait aucun doute que la gamme de matériaux et la qualité des pièces ne sont pas les mêmes, mais elles peuvent très bien répondre aux besoins particuliers des clients, élargissant ainsi le spectre des utilisateurs à atteindre.
Participation limitée des solutions métalliques et industrielles
Les grands fabricants comme EOS ou DMG Mori étaient présents, mais leurs machines ne l'étaient pas. Il est vrai que le coût de l'acheminement de ce type d'équipement lors d'un événement est élevé, mais comme mentionné plus haut, cela rend l'impression du spectacle moins industrielle.
Mais en entrant dans le détail et en connaissant l'écosystème français, les cas d'application et les opportunités de mettre la fabrication additive au service de l'industrie ne manquent pas. La France est un pays aux moteurs économiques puissants dans les secteurs de l'automobile, de l'énergie et de l'aéronautique, un atout important pour continuer à introduire cette technologie auprès de ces industriels.
Le SLM Solutions NGX II 600 est peut-être l'exemple ultime de l'application industrielle de la fabrication additive métallique. Une machine, qui pourrait être une usine à part entière, destinée à la production de séries de pièces finales à grande vitesse grâce à ses 12 lasers et à un volume de fabrication de 600X600X600mm. [7]
"L'intégration de cette machine dans les lignes de production traditionnelles ne constitue pas seulement une avancée pour la fabrication additive, mais le début d'une nouvelle ère dans la fabrication et l'impression additives de métaux. Elle repose sur quatre principes fondamentaux : la productivité, la taille, la fiabilité et la sécurité".
SLM Solutions
Les petits constructeurs ont également beaucoup à dire. La proposition de Namma pour une machine polyvalente : impression FDM, usinage et marquage laser. De grande taille (1000X1500X500mm) et facile à utiliser grâce à son changement rapide de fonctionnement au moyen de têtes interchangeables. [8]
Idéal pour des applications telles que les moules composites de dimensions considérables ou les pièces en petites séries qui nécessitent une finition de surface précise, ce qui permet de surmonter l'inconvénient de l'aspect rugueux de la FDM.
Un clin d'œil à l'économie circulaire et au recyclage
Dans la section sur les matériaux, les mentions de plus en plus abondantes de la durabilité méritent d'être mentionnées. Un bel exemple est ValorYeu, un projet né sur l'île française d'Yeu, dont la mission est de donner une seconde vie aux filets de pêche, fabriqués en nylon. Au niveau mondial, ils représentent 10% des plastiques présents dans les océans, soit quelque 160 000 tonnes/an, et leur propre traitement est synonyme de pollution, car ils sont généralement incinérés ou enfouis. [9]
En voyant un tel volume disponible, ce n'est pas une mauvaise idée de recycler ce PA6 pour le reconditionner en vue de son utilisation dans l'impression FDM.
ValorYeu était représenté par Volumic qui, en guise de témoignage, montre d'autres matériaux d'origine naturelle disponibles pour l'impression FDM. Celles-ci n'ont actuellement pas de valeur significative pour l'industrie des sciences mécaniques et plastiques, mais elles nous donnent une idée des possibilités qui peuvent s'ouvrir si nous continuons à explorer cette voie.
Enfin, un certain nombre de conférences ont été organisées dans le cadre de l'événement conjoint FIP-3DPrint. On notera en particulier la série Innovative Materials Days, au cours desquelles ont été abordés les matériaux innovants, la nécessité d'une vision globale de l'approvisionnement et de la responsabilité tout au long du cycle de vie du produit et de ses composants, série organisée par la Fondation FIP-3DPrint. [10]
RÉFÉRENCES
[1] 3D Print
[2] FIP
[4] Formnext 2021
[5] Cronique de 3D Printing Media Network (anglais)
[6] Desktop Metal Studio System 2
[8] NAMMA EVA
[9] Projet ValorYeu
[10] Conferences au FIP
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